Sur terre, ailleurs est une exploration de notre planète, mais pas seulement. En me réappropriant des images satellites, je souhaite mettre en lumière l’empreinte laissée par l’homme sur son environnement. J’explore la dimension esthétique des espaces parcourus et propose plusieurs lectures du monde, entre abstraction et réalisme.
Cette série est née en 2016 lorsque j’ai découvert Google Earth. J’ai commencé alors à scruter les terres d’Amérique du nord, placé à plusieurs milliers de kilomètres au dessus du sol ou en me rapprochant pour observer le monde en détail. Très vite, j’ai pris conscience que j’agissais comme lorsque j’observe dans le viseur de mon appareil photo, me positionnant par rapport au sujet, procédant au cadrage et à la composition des images.
En parcourant plusieurs milliers de kilomètres, j’ai découvert une richesse narrative insoupçonnée se cachant derrière la monotonie et la froideur des images satellites. Vu du ciel, un paysage imaginaire composé de formes abstraites donnait libre court à mon interprétation. De près et en écho à celui-ci, émergeaient les contours d’une réalité, moins poétique, plus politique, économique ou historique.
In fine, l’émergence de la série Sur terre, ailleurs et l’impression de tirages détaillés en grands formats ont nécessité l’assemblage de centaines de captures d’écrans. La composition des images en noir et blanc et l’utilisation ici ou là du négatif de la photo, interroge notre relation au réel et nous interpelle sur la variabilité de perceptions contenues dans une image.