Avec la série Modelages, je réinvente la prise de vue photographique en construisant pas à pas, ligne par ligne, les contours d’images représentant objets et espaces irréels. Travaillant à l’aide d’un scanner, j’agis au gré du déplacement du faisceau lumineux, tel un artisan céramiste, modelant et façonnant volumes et reliefs. Ici la mécanique répétitive et l’éclairage contrôlé du scanner remplace la rotation à vitesse constante du tour. L’argile brut laisse place à des morceaux d’objets en plastique voués à la destruction. Dans les deux cas, le modelage est contraint et incertain même si l’impulsion est donnée et réfléchie. La gestuelle des mains en contact avec la matière se doit d’être maitrisée et orchestrée le plus possible. In fine, chaque prise de vue « one shot » donne naissance à une image unique. Tout dérapage ou imprécision du photographe-modeleur l’amène à tout recommencer.